Le constructivisme et le socio-constructivisme

Auteur de la fiche Emilie Hullo, Outils Réseaux
En introduction Reprenant le concept d’assimilation/accommodation cher aux cognitivistes, le courant  constructiviste l'a dépassé en démontrant que ce processus était en réalité le fruit d'une interaction sociale dans laquelle l’apprenant était co-auteur de l’acquisition de son savoir.  C'est ici son implication qui est le moteur même de l'apprentissage.  Le représentant principal de ce courant est Jean Piaget (1896-1980), un psychologue, biologiste, logicien et épistémologue suisse qui centra son étude sur le développement des habiletés de la pensée et du raisonnement du cerveau humain. Sa contribution majeure fut d'expliquer comment se structurent les connaissances et les compétences par le sujet. 
Présentation du concept abordé Cette pédagogie est centrée sur le sujet. L'apprentissage est considéré comme le résultat d’une construction des savoirs par étapes successives dont le moteur est la participation active de l'apprenant. C'est l'élève qui apprend par l'intermédiaire de ses représentations, elles-mêmes issues de ses expériences antérieures. Les conceptions initiales ne sont pas seulement le point de départ et le résultat de l'activité, elles sont au cœur du processus d'apprentissage. Contrairement au béhaviorisme, l'enseignant ne peut pas déverser la connaissance dans la tête de l'apprenant comme il le voudrait. Son rôle consiste à soutenir ce dernier dans une recherche de sens en lui posant des questions, en stimulant sa curiosité, en l'amenant à manipuler des représentations externes et en facilitant la construction collaborative des connaissances. 

Lev Vygotski (1896-1934), avec son concept de « Zone Proximale de Développement » (ZPD), a  attiré l'attention sur le rôle fondamental de l'enseignant(e) dans la progression de l’élève. La ZPD représente tout ce que l’élève peut maîtriser quand il est guidé et aidé par une personne compétente, dans un processus collaboratif. Le rôle de l’enseignant consiste ainsi à guider l’apprenant « vers de nouveaux développements de ses connaissances et surtout de lui-même, comme personnalité ». Ce qui différencie principalement les théories de Piaget de celles de Vygotski est le rôle central que ce dernier accorde aux interactions sociales et au langage. Ce concept va donner naissance au socio-constructivisme, courant qui valorise une pédagogie active et non directive et qui s'articule autour d’activités collaboratives.  
Résumé, traits caractéristiques Le courant constructiviste représente aujourd'hui la base de référence théorique commune en matière de technologies éducatives. Il est considéré aux Etats-Unis comme le plus à même d’accompagner les transformations scolaires attendues. Linard, citée par Chaptal (2003), résume le point de vue communément admis entre TIC et pédagogie : « le modèle behavioriste est dépassé, le modèle cognitiviste en voie de dépassement et le constructivisme non encore épuisé ». Sur le plan des technologies, ce courant a conduit au développement d’applications riches et multiples que Marcel Lebrun récapitule :  « partir des expériences concrètes (vidéos, étude de cas, forums …), fournir des outils de réflexion (rappels des connaissances intérieures, grilles d’analyse, questionnaires…), présenter des modèles dynamiques (logiciels de simulation, de modélisation, tableaux de synthèse,…), fournir l’occasion d’appliquer les connaissances acquises dans différents contextes, à la résolution de problèmes variés (études de cas, projets, problèmes, feedbacks, …) ».